Maubec, un village chargé d’histoire
Tiré du latin « malum » (mal, mauvais) et du gaulois « becco » (bec), idéalement placé sur un éperon rocheux, Maubec fut à l’origine un oppidum gaulois occupant une position stratégique sur la voie antique Toulouse-Lectoure qui suivait la vallée du Sarrampion sur sa rive droite ; relais de poste, centre de foires et marchés, le village connut, grâce à la route, une activité bien révolue aujourd’hui.
Il fit partie des biens de la Seigneurie de l’Isle-Jourdain avant d’appartenir aux Armagnacs ; en 1421, Jean de Bourbon, prisonnier en Angleterre, vendit le comté de l’Isle et toutes ses dépendances au comte d’Armagnac pour payer son énorme rançon ; Maubec survécut à la guerre de Cent ans qui fut fatale, elle, au village voisin d’Enconde.
Mais, à la fin du XVIe siècle, avec les guerres de religion, Maubec, place forte catholique au sein d’une région fortement protestante fut prise et ravagée malgré l’opiniâtreté de ses occupants à la défendre ; au cours de ces guerres on relève massacres, pendaisons, incendies… l’église Saint-Orens gravement endommagée avec ses voûtes effondrées, son chevet éventré et son clocher abattu.
Maubec, un riche patrimoine
Du Moyen-Age, Maubec a conservé ses remparts ; ceux-ci dessinent autour du village un quadrilatère qui perpétue le souvenir de l’ancienne place forte à la fois redoutable pour les uns et sécurisante pour les autres.
L’originalité de l’église, vaste et haute, était la présence, en façade, d’un clocher octogonal, d’environ 34 m. de haut, dont seul demeure le porche imposant qui s’ouvre sur 3 côtés par de grandes arcades ogivales et qui conserve aux angles les « culs de lampe » d’origine.
Le portail d’entrée, de style Renaissance, s’inscrit dans un espace rectangulaire délimité par 2 pilastres cannelés et par un linteau orné d’une frise, le tout surmonté d’un fronton triangulaire.
L’intérieur séduit par l’ampleur de la nef que termine un chœur pentagonal bien éclairé par 3 hautes fenêtres en arc brisé (symbole de la Trinité) et par les chapelles latérales qui ont conservé leurs belles voûtes d’origine en croisée d’ogive ; plusieurs objets d’art (tableaux, statues, bénitier en pierre…), un riche décor sculpté de personnages et d’animaux, un petit musée de vêtements liturgiques anciens, sont le témoignage d’une grande richesse culturelle et d’une restauration exemplaire.
Laissez-vous séduire par ce patrimoine, par les places et les ruelles pittoresques dans lesquelles il fait bon flâner.